Disons-le tout net je voulais voir ce film de par son sujet mais je craignais le pire.
Je fais partie des gens qui n'ont pas aimé Les beaux gosses (à part une scène) donc j'avais peur de voir un sujet si important traité par dessus la jambe et de manière à gâcher la tribune qui lui est offerte.
Tout ça pour dire que j'y allais à reculons malgré certains avis très positifs.
L'histoire, elle tient en quelques mots : Riad Sattouf nous emmène en République Démocratique de Bubunne ou Anémone, géniale déguisée en Kim Jung I version "femme" soumet tous les êtres humains de sexe masculin à la domination de la gent féminine. Dans la RDB, les codes sociaux tels que nous les connaissons en France et en occident, sociétés patriarcales, sont inversés. Ce sont les femmes qui choisissent leur époux, les hommes qui subissent les regards et gestes déplacés qui sont le quotidien des femmes et les mariages contre services à la famille.
Le scabreux ne nous est pas épargné mais il est jouissif de voir que dans une situation quasi équivalente, les hommes sont encore plus cons que les femmes. Certains passages sont désopilants et très réussis, d'autres moins.
Les seconds rôles sont excellents de Valérie Bonneton en sheriff qui abuse de son pouvoir à Michel Hazavinicius en homme-plaisir révolutionnaire en passant par Laure Marsac, Emmanuelle Devos, Noémie Lvovski ou Didier Bourdon et ne sont pas que des faire valoir aux rôles principaux.
Ne pas oublier quand même, l'un des atouts principaux du film : les néologismes. Forcément irrésistibles pour une amoureuse des mots. L'inventivité langagière utilisée tut au long du film prête à rire instantanément. Je ne gâcherais le plaisir de personne en les révélant mais ils valent leur pesant de cacahuète. De même que les apparitions du réal himself en personnage de série télé genre soap qui se fait vampiriser par son épouse.
Une bonne critique sociale qui surfe sur l’ambiguïté sexuelle et qui a de bons atouts pour faire taire les abrutis préoccupés par une prétendue théorie du genre. Pour cela il ne fait pas toujours dans la finesse mais joue la carte de l'outrance au grand bonheur des comédiens qui s'en donnent à coeur joie.