Ce film d’Agnes Varda est véritablement touchant car elle a senti l’urgence de le tourner avant la disparition de l’homme de sa vie, Jacques Demy. Mi documentaire, mi biopic sur l’adolescence fondatrice du cinéaste, ses rêves artistiques et ses premiers apprentissages avec la caméra, Jacquot de Nantes témoigne du style d’Agnes Varda.Ne tablant pas sur une dramaturgie codifiée et trop linéaire, oscillant entre la couleur et le noir et blanc, prouvant la liberté instinctive de la réalisatrice, le film est une ballade douce-amère prouvant que Jacques Demy a dû s’accrocher pour réaliser sa vocation.Issu d’un milieu populaire, il n’était pas destiné à devenir un réalisateur et sa persévérance a payé. Agnes Varda, en associant une forme originale pour ne pas trop sacraliser son sujet, est parvenue à démontrer qu’on peut faire un acte artistique sans trop de révérence. Ce Jacques D ado par Agnes V adulte mérite donc une attention particulière car sa cinématographie plurielle et sa tendresse marquent profondément.