Une succession de plans séquences que l’ont peut aisément qualifier de dingues, complètement tenue par le fait qu’un buffle en liberté en mode vénère vient exacerber les pulsions sauvages des habitants d’un village où les mœurs des riverains semblent régis par les conflits claniques. Ils se mettent tous en quête de la bête.


Vraisemblablement plus intéressé par l’idée d’en imposer avec des effets de style que l’on peut aisément qualifier d’inhabituels, le réalisateur de langue Malayalam Lilo Jose Pellissery, issu du Mollywood, industrie cinématographique du sud de l’Inde, délivre une sorte de manifeste du désordre en filmant des poursuites en pleine forêt comme Tsui Hark filmait des combats au sabre dans The Blade.


Exclusivement tenu par cette idée de chasse à la bête, dans laquelle les instincts primaires de l’homme servent de fil conducteur, ça insulte, ça se bat, ça découpe des quartiers de viande et ça se met à enchainer les cavalcades nocturnes dans la jungle, le film fait dans le concept pur et n’est basé exclusivement que sur ça. Aucune psychologie si ce n’est de mettre en avant les instincts primaires de l’homo erectus : chasser, fumer, boire, baiser, se foutre sur la gueule…


Si l’on fait abstraction de l’idée de scénario, et que l’on se laisse porter par cette idée d’enfiler les plans séquences démentiels, et dans ce domaine c’est réussi et assez novateur, même si d’autres ont déjà emprunté cette voie : Tsui Hark, Sogo Ishii, Shinya Tsukamoto, chacun à leur manière, on peut trouver l’expérience intéressante. Visuellement c’est une réussite, avec notamment quelques plans nocturnes, quoi que assez répétitifs de toute relative beauté, côté scénario c’est à peu près le néant.


Du cinéma purement conceptuel qui soit dit en passant fait complètement exploser les clichés affiliés au cinéma indien et ne fait pas dans la dentelle. Une sorte de manifeste du chaos.

philippequevillart
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le 21 juin 2021

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