On ne doute aucunement de la bonne volonté de Charlotte Gainsbourg ni de l'effet cathartique que ce film a pu avoir sur elle, sa mère, et leur relation.
On s'interroge tout de même quant à l'intérêt de ce documentaire, formellement inégal, rythmiquement plat et scénaristiquement vide, qui peine à dépasser le portrait narcissique qu'on pourrait avec mauvaise foi résumer à "qu'elle est dure la vie de star" (le trac, l'insomnie, les déboires amoureux, le poids du lègue, ...)
Et pourtant, par son honnêteté, sa maladresse (le documentaire est mauvais et c'est peut-être précisément ça qui ne le rend pas tout à fait raté), Gainsbourg semble toucher le juste et l'universel, dessinant derrière sa mère (qu'elle sublime par ses clichés dont elle sait capter mieux que probablement personne, l'éternelle jeunesse, presque naïve mais comme originellement écorchée) et elle, les fantômes (le père, la sœur), la peur de l'artiste et, évidemment la relation mère-enfant, inépuisable source de beaux récits et d'émotions intimes.