Maitre et vieux con en peluche : fallait le castrer !

Je viens de me faire un plaisir : commencer l'éducation du jeune padawan de fiston. Oui, je sais c'est terrible car c'est du pur conditionnement. C'est assumé.

Je ne reviendrai pas sur l'histoire, bien détaillée par ailleurs dans les très bonnes critiques qui ont pu être faites sur ce petit bijoux. C'est fait ; le mot est lancé, petit bijoux. En même temps il s'agit d'une quête au trésor, non ?

Cette oeuvre a vieilli, mais parfois vieillir ne fait pas de mal. La musique reste efficace et bien pompeuse comme tout péplum se doit d'être depuis qu'Hollywood s'y est intéressé. Les acteurs sont dans le ton, corrects sans êtres géniaux et, il est vrai, ce Jason manque un temps soit peu de charisme. Au moins Hercule apporte-il un poil de truculence, même si c'est bien court. La magie est ailleurs.
C'est un poncif auquel je ne vais pas échapper : les effets spéciaux sont tout simplement géniaux. Talos, les Harpies, les squelettes, l'hydre (quoique moins réussie), ce Poséidon -neptunien sont bourrés de charmes et de trouvailles. Il suffit de songer à ce qui serait fait aujourd'hui sur fond vert pour mesurer combien la technologie a pu lisser ces créatures fantastiques jusqu'à les rendre froides au possible. Je suis peut-être anormal mais moi, des Ewoks, ce sont des peluches, comme un Gremlin, comme Yoda doit suer le plastique et Méduse nous terrifier de ses mouvements gauches et saccadés. Le stop motion est une technique assez extraordinaire lorsqu'on y songe sérieusement ; les effets spéciaux se voient et sont pour autant efficaces. Ils nous emportent dans ce monde fantastique, nous accompagnent. Le fiston, sur le canapé, était emporté devant ces luttes héroïques, là où ceux qui ont été gavé de numériques se désespèrent d'un "trop pas comme ctromalfé". Ray Harryhausen est un génie intemporel, pixel sur fond vert à la con.

Je suis d'accord, ça fait vieux con ; m'en fout, c'est assumé. Mention finale spéciale pour ces dieux savoureux, aux dialogues jubilatoires, qui s'amusent de nous, pauvres mortels. Vive ces films qui nous montrent des héros sans peur, courageux, mais craignant encore la colère des dieux et n'osant pas affubler les monstres qu'ils croisent d'un "dégage salope de gorgone".

Charmant, rafraichissant, ce film a fait rêvé, tremblé et conquis ma jeune progéniture.

Oui, tu auras du goût, fiston.
Aqualudo

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6
2

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