Jason et les Argonautes, un de ces péplums à la sauce mythologie grecque qu'on ne se lasse pas de revoir, que ce soit pour l'histoire, somme toute fidèle du mythe de Jason, héros enrôlant les héros, ou pour les effets spéciaux délicieusement surannés qui gardent encore tout leur charme.
Dénué de tout regard judéo-chrétien comme en souffrent la plupart des péplums de l'époque (n'évoquons même pas les exceptionnels mais christiques films de DeMille), tout dans Jason et les Argonautes est axé sur l'aventure, les rires tonitruants, les cris de douleurs et le souffle rauque de l'effort du guerrier face à l'adversité.
Dans ce film à grand spectacle pour l'époque défilent les figures mythologiques, héros, dieux, monstres (coup de cœur pour les Harpies, glaçant le sang du spectateur à chaque apparition), les morts vivants, les batailles homériques, la romance contrariée, la manipulation divine, le chantage et la trahison... Une histoire parfaite pour les gosses et ceux qui le sont restés ! L'humour n'est pas exempt quoiqu'en retrait, plus proche de la filouterie (on pense à la scène du lancer de disque notamment).
Je reviens sur les effets spéciaux un instant, désuets mais à l'impact encore saisissant. Quand le colosse de Rhodes se dresse de toute sa hauteur face à Hercule, quand les falaises se percutent, quand les squelettes surgissent de terre, on est happé dans l'action, complètement.
Il manque peut être à Jason et les Argonautes un brin de tragique, de "sériosité". L'humour est discret et pourtant le spectateur n'est pas non plus sollicité sur le plan de l'émotion pure... Mais qu'importe, ne boudons pas notre plaisir !
Un grand péplum parmi les péplums mineurs. C'est toujours mieux que les horreurs des temps actuels, à coups de 3D gerbante et de monstres digitaux débectants...