C'est un film qui croupissait depuis pas mal de temps dans ma Watch-list, j'ai par conséquent un peu honte de lui accorder un regain d'intérêt après la mort du grand Ray...
Mais c'est un film qu'il faut voir, pour toutes raisons que ce soit. J'ai une tendresse toute particulière pour ces vieilles bobines un peu poussiéreuses, kitsch, transpirant d'acteurs mono-expressifs ou sur-jouant - c'est selon, de musiques grandiloquentes et d'effets de mise en scène tape-à-l'œil. Il y a dedans quelque chose qui touche littéralement au cœur, qui émeut surtout : ce sont des films de l'enfance d'autrefois, aux ingrédients encore antérieur à chaque chose qui fonde le cinéma hollywoodien d'aujourd'hui. Jason est les argonautes est un objet d'antan que chaque ride magnifie désormais aujourd'hui. Un long-métrage dont tout à vieilli, mais dont la musique des rêves de cinéma à grand spectacle de jadis s'écoule encore à travers chaque plan. C'est en cela que le film amuse, puis émeut. Et puis soudain captive, puisqu'il est bon aussi de se laisser aller, à la dérive de ce bateau, de ces images, de ces créatures pullulantes, titans réveillés, harpies affamées, squelettes déchainés, telles qu'elles eurent été, avant d'être délicieusement couchées sur la pellicule, dans l'esprit et l'imaginaire foisonnant de l'immense Ray Harryhausen.