Plus vivant que jamais

Jason possède enfin son épisode majeur, son très bon film, la saga qui jusque là allait de nul à très sympa.
« Jason le mort-vivant » a conscience de son époque, conscience qu’il est un énième épisode d’une saga qu’on va essorer jusqu’à la moelle.

Conscient de son époque parce que nous sommes maintenant en 85, le flower power n’existe plus, le premier épisode en parle déjà (du retour en force de la droite conservatrice), Reagan et le conservatisme (la mère de Jason) arrive pour remettre ces jeunes au mode de vie libertaire dans le droit chemin. Cette époque est révolue, Reagan est désormais installé au pouvoir et les jeunes ne sont plus des baba cools qui ne pensent qu’à baiser. Ce sont des jeunes sérieux qui s’occupent d’enfants de manière consciencieuse et pas de sexe pendant la garderie.

Conscient de statut d’énième suite parce qu’après le four de Jason 5 et comme le dit le shérif à Tommy Jarvis au début de ce 6ème épisode « Jason c’est du passé, faut tourner la page », maintenant la mode n’est plus à un boogeyman muet qui tue sans pitié comme Jason mais bien à un personnage comme Freddy après l’immense succès du premier film de Wes Craven. La petite fille qui est nommée « Nancy » n’est pas du tout un hasard, symbolisant la nouvelle génération de slashers qui est complètement effrayée par le retour de Jason, la métaphore est assez drôle.

Si Jason est bel et bien du passé, Tom McLoughlin va rendre Jason immortel dans tous les sens du terme. Le faire ressusciter et surtout l’élever au rang d’icône. L’intro est génial en terme d’iconisation, cet œil qui s’ouvre au milieu de la terre et des asticots. Et puis ce look aussi, cette combinaison complètement arrachée, son crâne en putréfaction (c’est en écrivant tout ça que je me rends compte que Jason 6 réussi tout ce que Halloween Ends rate).

Et puis ça passe aussi par la mise en scène qui est beaucoup plus avec Jason, on est beaucoup moins du point de vue des victimes, ça change et ça fait du bien.

Le traitement de Tommy Jarvis est cool et il finit enfin par évoluer, alors oui c’est naïf et un peu neuneu mais perso je trouve que l’alchimie marche bien, ils sont mignons et pour une fois on a envie de voir 2 personnages survivre, c’est pas commun !

Et toute la fin est super aussi, la suspens est bien géré mais si c’est clair que c’est pas Hitchcock qui filme mais la boucle est bouclée et ça fait plaisir, cet épisode aurait dû être le dernier parce que je ne vois pas ce qu’on peut raconter après ça. On va laisser le bénéfice du doute et voir ce que ça va donner. D’ailleurs le dernier plan peut suggérer une suite comme rendre Jason immortel, tout le propos du film.

Mention spécial : « tu finiras par me tuer » le frérot ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi littéral, les meurtres sont d’ailleurs, pour la plupart, assez cool.