Le cinéma de Kevin Smith, c'est le cinéma d'une génération.
Trop geek pour certains il y a 25 ans, mêlant les préoccupations de ceux de sa génération (amour, sexe, marijuana et la difficulté de se projeter dans l'avenir bref de grandir), avec des éléments de Pop culture, l'ancien petit gros du New Jersey sponsorisé par Wet Watcher et sa bande font maintenant partie intégrante de cette culture qu'ils défendent, parodient, critiquent et chérissent.
Ce nouvel épisode, à la fois suite et reboot, des aventures de son alter ego et de celui de son comparse de toujours Jason Mewes, nous fait le point de ce qui se fait depuis ces dernières années dans le domaine de cette industrie du recyclage en appuyant gentiment là où ça fait mal (Star Wars pour exemple) ou en nous glissant de façon relativement délicate son point de vue sur certaines controverses (coucou Batfleck <3).
La réelle innovation se situe au niveau d'une sous intrigue adaptée à ceux de la génération qui les suit depuis le début, un sujet, nouveau statut qui a changé la vie du duo et d'une majorité de leur public cible: la maternité / paternité.
On sent que Kevin Smith avait besoin à travers un de ses films de faire le point sur sa vie, après ses problèmes de santé entre autre l'heure était venue pour lui de faire différents constats introspectifs, mais aussi sur ce qu'est devenu la pop culture de nos jours.
Bon, je vous rassure tout de suite, ce n'est pas ça qui les empêchera d'enchainer les blagues à caractères sexuels, les trips de fumeurs de joints prépubères et autres éléments débiles caractéristiques de l'aura des dealers du ViewAskewverse.
Mais on les sent tout de même vieillir, c'est plus posé d'une certaine manière.
Là dessus, ajoutez le fait que le premier avait de subtiles références au reste des films composant son univers, là ce n'est plus le cas: Ici nous avons au minimum une référence à chacun des films de la filmographie de Kevin Smith (même ceux hors de son univers), ou un point sur le statut actuel d'une grande partie des personnages composant le premier cinematic universe créé avant celui de Marvel.
C'est tellement référencé que les non initiés ou peu initiés risquent de décrocher à certains moments.
Mais on ressent son amour pour son monde composé de ses potes, et de son public également.
Une sorte d'ultime fan service.
Evitez la version québécoise, en plus d'avoir un casting vocal what the fuck (Dante de Clerks, la cinquantaine, à limite une voix d'enfant par exemple), possède une synchro digne d'une impro en direct live réalisé par des non professionnels; sans parler du travail du son à proprement parler.
Bref on est content de se replonger dans cet univers, bien que ce ne soit pas du niveau de ses autres films, Kevin Smith nous fournit un bon divertissement adressé aux initiés avant tout.