La comédie sociale à l'italienne n'avait pas attendu l'arrivée des Monicelli, des Germi ou des Risi pour exister. Déjà au temps de la dictature de Mussolini et bien des années avant que celui-ci finisse pendu tête en bas à un croc de boucher, elle existait déjà. La preuve avec "Darò un milione", où un jeune milliardaire se fait passer pour un clochard, et que sans que son apparence soit révélée, va promettre un million à celui ou celle qui fera preuve de charité envers lui. Bien évidemment, l'attitude méprisante de la bonne bourgeoisie envers les mendiants va laisser place rapidement à une toute autre...
Mario Camerini n'hésite pas à se montrer très sarcastique, et même carrément d'une férocité que n'a pas dû renier un Germi à l'instar de la séquence où il est fortement suggéré qu'une femme d'un grand standing, l'épouse du patron de presse qui lance le scoop en fait, se tape un mendiant, envers la bourgeoisie italienne qui comme toute bourgeoisie qui se respecte n'est pas avare en hypocrisie.
Malgré un creux vers le milieu du film, on rigole volontiers devant cette comédie sociale qui bénéficie en plus du charme de son couple vedette composé du jeune et fringant Vittorio de Sica et de la très jolie Assia Noris.