je l'ai été trois fois... Marié? Cocu? Infidèle?.. Allons savoir avec Sacha Guitry et ses bons mots. Cela n'a d'ailleurs pas beaucoup d'importance dans cette comédie où l'auteur partage la vedette avec Bernard Blier, sinon l'écran à l'exception de la scène finale. Le premier est un comédien qui repère dans le public, pendant une représentation théatrale à Monte-Carlo, la belle épouse du second, bijoutier qui nous racontera deux anecdotes liées à ses deux premiers mariages.
Précédée d'un facétieux générique, de près de cinq minutes (!), ainsi que Guitry agrémente souvent ses films, la comédie apparait comme une oeuvre estimable mais mineure. L'auteur s'y répand en aphorismes spirituels sur la vie conjugale en général, sur l'art et la manière de commettre l'adultère en particulier. Pendant que Guitry tente de séduire la spectatrice (sa dernière épouse à la ville Lana Marconi), Bernard Blier, de son côté, évoque avec légèreté l'infidélité dans le couple, et ses séquences sont comme des digressions au coeur du film qui, dès lors, semble un peu décousu.
C'est un Sacha Guitry vieillissant, moins taquin peut-être que désenchanté, qui procure en définitive la part la plus plaisante de la comédie à travers son sens de la formule et d'apparents paradoxes déclinés sur un ton parfois plus sentencieux que sémillant.