Au moins, ce "Je l'aimais" aura eu le mérite de se distinguer des autres films du genre. En effet, Zabou ne fait en rien dans la facilité pour son troisième long-métrage car si l'histoire peut paraître un peu déjà vu, sa mise en scène est au contraire complexe, aussi bien par ses cadrages que ses constants décalages sonores ou encore une musique utilisée de manière assez originale. Pourtant, et ce même si on peut être assez admiratif de tout cela, il y a tout de même une légère impression de creux qui persiste, tant le scénario peut donc paraître au fond prévisible, mais surtout qu'au final cette virtuosité n'est pas mis au service d'un film pour lequel cela eût été vraiment nécessaire, ce qui ne semble pas être le cas ici. Pourtant, on arrive à être parfois ému, certaines scènes réussissant même à se faire d'une grande beauté. Bref, voila un film qui est au final des plus honorables, tranchant assez nettement avec les produits fades et totalement dénués d'intérêt auquels on avait été habitué ces derniers temps, mais qui reste pourtant un peu décevant tant il aurait gagné à être mis au profit d'un sujet plus ambitieux. Dommage.