Dans l’Allemagne d’après-guerre, Margarete se fait interner abusivement pour avoir frôlé d’un peu trop près les secrets des hôpitaux psychiatriques sous le régime nazi. Film tiré de faits réels, soit d’une part l’eugénisme et les expérimentations médicales pratiqués en toute conscience sous le régime nazi, et d’autre part le silence et les tabous qui ont perduré longtemps après la guerre, permettant à nombre de criminels parfois éminent membres de la société, de s’en sortir sans être inquiétés. La réalisatrice choisit une esthétique quasi-documentaire, avec un minimum d’effets, des décors simples et authentiques, une absence de musique et des acteurs tout en retenue, avec aucune intrigue secondaire. Si le film est loin d’être aussi poignant que Le labyrinthe du silence, dont il s’éloigne dans son approche beaucoup plus sobre, il a le mérite de poursuivre notre devoir de mémoire, en rappelant les pans oubliés de notre passé.