Co-écrit par Pierre Richard et Didier Kaminka qu’on voit également dans la distribution, le scénario est très ancré dans son époque, dénonçant les ventes d'armes, décrivant les rapports sociaux au sein de l'usine avec sans doute beaucoup de stéréotypes.
Aujourd'hui, le film apparaît un peu naïf et simple. Pas suffisamment violent pour dénoncer le cynisme des personnages, mais pas non plus très clair avec les bons sentiments affichés par d’autres, on ne sait trop où situer le véritable propos de fond. Entre comédie burlesque où le physique élastique et la clownerie de Pierre Richard sont maîtres, et comédie satirique pour ne pas dire politique post-soixantehuitarde, le film cherche son orientation sans trouver.
Quelques gags par-ci, quelques scènes par-là font que le film peut être visionné avec plaisir. Si l'on aime les acteurs, quelques numéros sont sympathiques.
Le film peut également être considéré comme une curiosité, un objet historique témoin du style de son époque et des nombreuses comédies françaises plus ou moins revendicatrices, qui auraient voulu représenter un cinéma de révolte à l'image de la comédie italienne qui faisait alors office de modèle. Même si la filiation peut paraître aujourd'hui très aventureuse, je suis cependant presque sûr que ça devait trotter dans la tête de ce jeune cinéma français. Que ce soit Jean Yanne avec Tout le monde il est beau, Christian Gion avec C’est dur pour tout le monde, ce cinéma comique s’essaie à montrer les dents avec des bonheurs variés. Et Bernard Blier en trait d’union, cela dit en passant. Je suis convaincu que Pierre Richard n'échappe pas à cette tendance ici.
On peut aussi songer fortement à Jacques Tati. Pierre Richard propose un personnage au fond très bon, mais déconnecté du monde, un funambule qui essaye tant bien que mal de s'extirper de la gangue familiale oppressante en se libérant par ce qu’il considère comme la réelle modernité.
Captures et trombi