2015 fut le centenaire de la naissance d'Ingrid Bergman, et à cette occasion, plusieurs hommages lui furent rendus, ressorties de films emblématiques, et aussi ce documentaire reprenant sa carrière ainsi que sa vie tumultueuse.
En grande majorité, il est composé de la lecture de passages de son journal intime, dont la narration est celle d'Alicia Vikander, et énormément d'archives familiales, car Ingrid Bergman aimait filmer ces moments privilégiés avec ses enfants ou ses amants.
C'est pour cela que la forme est assez particulière, car il ne s'agit pas d'une filmographie, mais plutôt d'instants de vie, où il y a eu le cinéma, le théatre et la famille. On revient sur son casting dans Casablanca, où pas grand-monde n'y croyait, le scandale de sa relation avec Roberto Rossellini (elle quitte son mari d'alors et sa fille, tout plaquer pour lui) qui aurait pu mettre un terme à sa carrière, les difficultés de jouer avec l'âge avançant, jusqu'à ce cancer du sein qui l'emportera en 1982 à l'âge de 67 ans.
Ce qu'il ressort de la lecture de son journal, c'est sa grande lucidité sur sa vie, sur sa carrière qui l'a tant submergée qu'elle en a oublié ses quatre enfants, partant tourner ou alors en pleine tournée théâtrale, sans oublier cette particularité de changer de vie tous les 10 ans, voyageant ainsi de la Suède aux Etats-Unis, en passant par l'Italie, la France et la Grande-Bretagne.
D'ailleurs, ses quatre enfants sont tous interviewés, dont Isabella Rossellini, et s'ils gardent amour et estime pour leur mère, ils reconnaissent qu'elle n'a pas été très présente quand ils étaient jeunes. Ce qu'il semblent lui pardonner à posteriori, comprenant, au moment d'avoir eu eux-mêmes des enfants, à quel point il est difficile de concilier carrière et famille.
Comme je le disais, il est dommage au fond que sa carrière cinématographique soit aussi vite survolée, parlant surtout de Casablanca, Jeanne d'Arc, et de son dernier film, Sonate d'automne, réalisé par Ingmar Bergman, et dont les extraits donnent envie. Quant aux personnes interviewés, excepté Sigourney Weaver, qui a travaillé avec Ingrid Bergman au théatre, on ne peut pas dire que ça se presse aux portillons. Il y a néanmoins quelques archives, comme Jean Renoir, mais c'est vraiment peu...
Je pense que c'est avant tout l'orientation choisie : celui d'un portrait intime, à la première personne, qui touchera sans doute les amateurs de l'actrice suédoise, titulaire de 3 Oscars.