Je suis le féminisme ordinaire

Ce film est absolument honteux et témoigne involontairement de tout ce qui ne va pas avec le féminisme. On a une situation prétendument banale où une mère est convoquée parce que sa fille a agressé un camarade de sa classe. Jusque là tout est normal, sauf que la petite fille se met à décrire la situation : le garçon lui touchait le genou et ne voulait pas arrêter... La mère s'emporte s'en prend au prof qui n'a rien fait, s'en prend au Principal et au gamin qui vient déjà de se faire casser la gueule... Elle le traite de petit con (si je me souviens bien) et menace de porter plainte pour agression sexuelle (un truc du genre). Elle part avec sa fille et lui fait un gros câlin.

Forcément taquin comme je suis je suis allé troller le réalisateur et lui exposer ce que disait son film (bien qu'il s'en défende, c'est dire à quel point il est à côté de la plaque), son film fait l'apologie de la loi du talion, du ressentiment, de la vengeance... Le réalisateur lui parle d'un film pour le dialogue ou que sais-je... Sauf que non... Dans le film on a clairement une fille à qui on a touché le genou, qui fout un poing et qui est ensuite consolée, elle s'est vengée, elle est passée outre les règles de la République qui est que l'on ne se fait pas justice soi-même, passée outre les règles de l'établissement scolaire (sa mère s'en fout d'ailleurs de ces règles) et est récompensée par un câlin.

Suis-je vraiment le seul à avoir un problème avec ça ?

Surtout que bon, je veux bien croire que se faire tripoter le genou c'est pas non plus le truc le plus agréable surtout si c'est répété (mais seulement dans cette heure de cours à ce qui est dit dans le film), mais de là à foutre un poing et à qualifier ça d'agression sexuelle (on n'est pas dans le genou de Claire hein (faudra le montrer au jeune garçon pour qu'il apprenne)) et à justifier ce poing il y a un monde...

Je ne dis pas que le garçon ne doit pas être sanctionné pour avoir emmerdé sa camarade de classe, je dis qu'il y en a marre de cette victimisation à outrance, de cette morale d'esclave où tous sont mauvais sauf la mère et la fille, le prof, le gamin, le Principal... tous... alors que la fille elle est un ange... On est dans un manichéisme absolu. C'est ridicule, ça ne reflète en rien la réalité de la situation qui est quand même très complexe. Parce que oui un prof, un Principal ne peut pas laisser un élève se faire casser la gueule sous prétexte qu'il l'a bien cherché...

Aussi notons la caricature du système éducatif, les profs qui ne font rien, le Principal qui ne fait rien non plus... ceci renforçant sciemment ou non la défiance envers le système éducatif et ternissant encore son image... (ben ouais, est-ce-que le réalisateur a une seule seconde pensé au mal qu'il faut en mettant encore plus à mal l'autorité des enseignants ?)

De plus le prof qui ne fait rien, j'y crois moyen, mais la vraie question est que peut-il faire ? le sermonner, ok, mais s'il continue ? Ce sont les mêmes, les féministes aussi, qui ont détruit l'autorité du père, détruit l'autorité à l'école ce qui enfonce encore le clou sur la crise de l'autorité... on ne peut plus donner les petits coups de règle sur les doigts (fini le bon vieux temps). Je plaisante mais l'idée est là. En gros les féministes sont là à se plaindre pour quelque chose contre laquelle elles ont dépossédé l'éducation nationale de tout moyen d'action véritable.

J'ai donc dans les commentaires poussé le trait un tout petit peu plus loin en proposant des milices de filles qui tabasseraient les garçons qui regardent les filles (le fameux viol du regard).
Parce que non on n'est pas dans un film sur le dialogue, mais un film haineux, axé sur le ressentiment et la vengeance...

Heureusement que j'ai lu le Nouveau Testament et que je sais qu'il faut tendre l'autre joue et ne pas appliquer la loi du talion... sinon peut-être que je l'aurai monté ma brigade pour taper les hommes.

Pour faire un film sur le dialogue il aurait fallu tout simplement écouter l'un et l'autre (ce qu'on ne fait jamais on n'a que la version de la "victime") et finir en sanctionnant tous les deux, l'un pour avoir emmerdé sa camarade et l'autre pour avoir usé de la violence... La voie du milieu... le Tao...