Film inspiré par des faits réels qui inspire parfois un réel ennui, tant il s’éternise dans une attente qui, soupçonne-t-on très vite, ne sera pas couronnée de succès : le film tourne un peu à l’hagiographie d’une mère qui sait malgré tout tenir la maison et devenir une avocate sur le tard (Eunice Facciolla, épouse de Rubens Paiva). Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait l’objet d’un film : sorti en 1978, le documentaire Eunice, Clarice, Thereza, réalisé par Joatan Berbel, racontait l’histoire de trois veuves de prisonniers politiques : Clarice Herzog (veuve du journaliste Vladimir Herzog) ; Thereza Fiel (veuve de l’ouvrier Manoel Fiel Filho) et Eunice Paiva. Quant à ce film, il est fondé publié en 2015, le roman autobiographique Ainda Estou Aqui, écrit par son fils, Marcelo Rubens Paiva, ce qui renforce le côté panégyrique de l’opus, même si a priori le néophyte n’y voit qu’actions louables, courage et héroïsme, renforcé par l’ambiance années 70 choupinette qui renforce les préjugés et biais favorables qu’on peut nourrir pour les protagonistes, mais qui semblent sans doute trop beaux pour être vrais. Des acteurs convenables, au service de l’une d’entre elles, Fernanda Torres, dans le rôle de l’épouse et mère presque parfaite, mais au-delà de l’étalage de vertu et de la nostalgie, rien qui fait que ce film sera toujours là.