Je suis un aventurier par busterlewis
Je suis un aventurier est un western de la période faste d'Anthony Mann. L'un des sept westerns qu'il réalisa avec James Stewart en vedette. On retrouve dans celui-ci l'éternel second rôle des westerns, Walter Brennan, acteur inimitable à la gueule et à la voix si particulières.
James Stewart campe toujours un cavalier solitaire (il est accompagné de Brennan mais il n'a que faire des autres). C'est un individualiste. Il est de ceux qui pense qu'on ne peut faire confiance à personne, sauf à soi-même. Ainsi, il n'obéit pas plus à un homme de loi qu'à une femme qui l'emploi. Il tue seulement si on lui tire dessus mais ne vient pas à la rescousse d'un autre. A quoi bon mourir pour un autre ?
Je suis un aventurier est un western "différent" de part son cadre. On sait qu'Anthony Mann accorde une importance primordiale au paysage. Il lui donne d'ailleurs un rôle de premier ordre. C'est cette nature, imposante, immuable, grandiose et dangereuse qui est à la fois le théâtre des opérations meurtrières des hommes mais aussi un barrage pour ces derniers. Dans le film, l'action ne se passe pas dans l'éternel désert du l'Ouest américain, ce décor si cher à John Ford. Non, Mann a placé son histoire dans le Yukon, tout au nord du continent américain à la frontière de l'Alaska.
Il n'y a donc pas de chaleur, pas d'indiens, pas de désert à perte de vue, mais des montagnes enneigées, des forêts immenses et des rivières sauvages. C'est une portion de territoire encore inhabitée et beaucoup viennent s'y établir pour y trouver de l'or. L'or, ce métal précieux, source de richesse est également source de conflits et de tueries. Chacun vient prendre à l'autre ce qui ne lui appartient pas. Et puisque la justice y est inexistante (le territoire américain lui est forteresse imprenable), les voleurs et les tueurs sont de plus en plus nombreux.
Dans Je suis un aventurier, les Etats-Unis est un territoire "conquis" et contrôlé. Il faut aller ailleurs, au Canada, pour trouver un terrain encore vierge où tout le monde peut venir tenter sa chance. Mais on assiste à une lutte entre les "gens de la terre", ceux qui veulent tirer profit des cadeaux du sol pour s'installer, fonder une ville et ceux qui ne veulent que piller.