L'essence d'un pont
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Un énième film d'évasion, mais un très bon, porté à bout de bras par un excellent Paul Muni, parfait de sobriété avant que son personnage ne soit malgré lui broyé par la machine pénitentiaire. Mervyn LeRoy impose une mise en scène et un montage étonamment modernes pour un film de 1932.
C'est l'histoire d'un mec plein de bonne volonté, et surtout une histoire de réinsertions impossibles. De retour de la guerre, James se confronte d'abord au chômage et à la précarité qui le font glisser involontairement vers la case prison pour un malheureux hamburger. Puis il sera traqué comme une bête pour le simple fait d'avoir défié l'institution carcérale.
Charge frontale contre l'inhumanité des pénitentiers, le film recrée avec un souci quasi documentaire la vie des bagnards dans l'Amérique des années 20. LeRoy, qui adapte l'autobiographie de Robert E. Burns, dépeint surtout un système punitif qui récompense chichement (euphémisme) les plus méritants.
Symboliquement, après avoir passé des années à construire, le héros ne doit sa délivrance qu'à un acte de destruction. Délivrance de courte durée pour un homme condamné à vie par son passé.
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Créée
le 14 nov. 2015
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