Si la troisième version de 2007 avec Will Smith est sans doute la plus connue, voici la toute première, tirée du roman de 1954 de Richard Matheson, réalisée en 1963 'd'après le générique, et non pas 64 comme il est écrit partout.
Plus fidèle au scenario original, on assiste à la vie sordide et pathétique d’un savant, névropathe progressif de se retrouver totalement seul et unique survivant dans sa mégalopole depuis 3 ans, puisqu’apparemment immunisé contre cette pandémie ayant tué ou transformé les humains en créatures infectées semi-vampires, dangereuses, contagieuses, errantes et noctambules. Entre les flashbacks révélant les étapes progressives de la catastrophe, on assiste à ses chasses, fuites, approvisionnements, souvenirs, rires et larmes solitaires, et à ses illusoires victoires de chaque jour, jusqu’à l’arrivée encore plus redoutable d’un groupe d’humains mutés qui nous font presque regretter les zombies.
Cette version cinéma, avec ses épisodes sans fluidité, ses jeux trop théâtraux et ses effets spéciaux périmés, perd malheureusement en attention et en crédibilité, sans pour autant que ce ne soit dû au rythme et aux moyens d’une époque. Cette aventure de science-fiction qui a donné le ton a bien des livres et des films depuis 65 ans y dénonce avant tout l’indécrottable ADN de la médiocrité humaine, responsable de tout, suicidaire, violente et désespérément présente jusque dans ses espoirs.