En fait c’est pas si mal. Gainsbourg a un sujet qui est ce qu’il est - l’amour par derrière, si on peut dire – mais qu’il prend assez au sérieux, avec une candeur frisant le sentimental. Aucune sorte de provocation là-dedans - sinon dans les dialogues potaches débités dans une post-synchro atroce. Dommage, mais de toute façon les corps résistent, désirés, sublimés : Gainsbourg filme les étreintes depuis une extériorité étonnante, où les mouvements d’appareils dessinent une scénographie qui dit le soin qu’il y a eu à observer ces deux corps. Là où Birkin croisera de grands dingues de la pulsion (Chéreau & Doillon), le rite reste ici plutôt apollinien. Ni sueur ni organes, mais juste l’étonnement que « ça » fasse mal et que ça donne du plaisir en même temps, jusqu’à l’amour. Dallesandro excelle dans le hiératisme sexy mais bien sûr c’est Birkin qui tue, capable de tout, d’un naturel renversant, mi-Bardot mi-Seberg, gambadant avec son chien comme dans un super 8 de famille, sérieuse, modeste, vulnérable, géniale.