Un film chilien, ça ne se rate pas ! Sur la dictature de cette saleté de Pinochet encore moins ! Même si je ressors de son visionnage un peu sur ma faim. Pas la faute aux acteurs, qui sont plutôt bons, mais bien à une histoire trop étirée qui débouche sur une sorte de queue de poisson, malgré la préparation dynamique d'un attentat contre le tyran. Il y a malgré tout quelque chose de mal ficelé dans tout ça, une sorte d'ellipse permanente sur les motivations du mystérieux Carlos, mexicain passé par Cuba, qui rend le château de cartes un peu branlant. Comme chez l'Almodovar de Tout sur ma mère, le film repose beaucoup sur ce personnage atypique d'homme qui s'habille en femme et navigue avec aisance entre les deux sexes, suivant les situations. L'occasion d'une réflexion sur l'exigence esthétique liée à la féminité, et de se dire qu'un homme pas très chouette, ça ferait une femme épouvantable, ce qui est parfaitement injuste. Mais à part ça, j'avoue que je ressors de ce film trop long pour son contenu un peu groggy(e, j'aurais envie de le mettre au féminin après le manifeste pour la liberté identitaire de ce que je viens de voir...), en n'en gardant finalement qu'un souvenir concentré sur une réplique de l'héroïne, qui affirmait qu'elle aurait été immanquablement partisane de la première révolution qui n'aurait pas été marquée par le machisme généralisé. C'est vrai, ça, à qui les femmes et les marginaux ont-ils pu faire confiance jusque là, hein ? Mais pour en arriver à se dire ça, il faut subir trop de danses des 7 voiles pathétiques et de bouderies infantiles. Reste que Pinochet a eu une chance folle, comme beaucoup de dictateurs échappés miraculeusement de tous les attentats les visant. Ça aussi c'est un motif de réflexion intéressant. Qu'est-ce qui protège les ordures plus efficacement que du kevlar ? Pour le reste...