Les films d'Ackerman concourent dans une autre compétition que celle les films classiques que l'on voit tous les jours. On pourrait sans doute me rétorquer qu'il n'y a qu'un cinéma où il existe des bons films et des mauvais films. A ce compte, il faudrait revoir les notes de milliers de films sur ce site. Parce que comparer les films d'Ackerman avec ceux de Spielberg a autant de sens que comparer ceux de Godard avec ceux de Nolan. Alors voilà, dans un monde où on considère qu'un bon film de cinéma raconte une histoire enlevée avec des personnages que l'on poursuit avidement des yeux pendant 90 minutes, alors ce film est d'un ennui profond. Par contre, dans un monde où un film de cinéma est une oeuvre d'art où l'on fixe des volumes aplatis dans un cadre, où l'on joue à cache-cache et cache-sexe avec des lumières et de la pellicule emprisonnée dans un appareil 35 mm, où l'on trafique des bandes sons d'un énigmatique dehors et des sons du dedans captés on plus près du micro sensible, et si encore dans ce monde on se dit que dans un film tout se joue au montage, avec une paire de ciseaux et un avis d'autrice sur le monde, alors, ce film-ci vaut la peine d'être vu pour s'en faire ensuite un avis personnel.