"Je vais bien, ne t'en fais pas" est un drame psychologique filmé comme un polar, et c'est déjà une idée fameuse. Ainsi, le réalisateur Philippe Lioret évite l'écueil de ces films intimistes ennuyeux qui se regardent le nombril. Ici le spectateur est vraiment happé par la tragédie vécue par cette famille lambda, avec laquelle l'empathie est quasi immédiate.
Pour faire tenir ce genre de récit à la fois tragique et mystificateur (adaptation d'un roman d'Olivier Adam), il faut évidemment pouvoir s'appuyer sur des comédiens particulièrement convaincants.
Kad Merad incarne avec justesse ce père sensible et taiseux, et Mélanie Laurent se révèle bouleversante dans un rôle difficile. A la fois lunaire et solaire, elle se révélait à l'époque au grand public grâce à ce petit chef d'oeuvre, et elle mène depuis la carrière que l'on sait.
Vraiment une belle réussite du cinéma français.