Je vais te manquer, ce premier film d'Amanda Sthers, me laisse une impression plus que mitigée.
S'intéresser à autant de personnages était risqué et pouvait même se révéler extrêmement lassant : c'est ce que j'ai ressenti au cours de la première partie, la seconde se révélant tout de même moins brouillonne et plus explicite.
Toutefois je l'avoue, ces rencontres, ces destins qui se croisent dans un aéroport ne m'ont pas vraiment passionnée.
Alors certes j'ai bien vu le dessein de la dame : décrire l'instant que chacun va vivre, le moment clé où tout bascule dans un sens ou un autre.
Même la hiératique Carole Bouquet en mère de famille malade qui décide de ne plus se battre ne m'a pas convaincue dans ce rôle un peu sinistre, non plus que sa rebelle de fille, Cécile Cassel, dont on a bien compris dès le début qu'elle en était la plus proche, bref toute une galerie de portraits auxquels je n'ai pas cru.
Et que dire de Pierre Arditi sinon qu'en écrivain aigri en manque d'inspiration il n'est guère inspiré, se rattrapant heureusement un peu dès lors qu'il se livre aux confidences de sa vie, homme sans illusions prêt à tomber amoureux.
Mais la scène la plus forcée, à la limite du ridicule, reste pour moi celle de cette trentenaire armée d'un micro qui, voix suave et bouche en coeur, ameute les gens, en quête de son "Prince charmant" aperçu l'espace d'une minute dans l'aéroport.
Et pour finir, cerise sur le gâteau de l'émotion, nous avons droit au couple de vieux amoureux débordant d'une tendre naïveté qui 50 ans plus tard se revoient, tels qu'au premier jour : Michael Lonsdale et Monique Chaumette héritent de ces personnages trop fleur bleue pour être vraiment touchants.
Des tranches de la vie d' êtres qui débutent une existence ou la quittent, qui se croisent, se perdent ou se retrouvent, des thèmes essentiels de la vie, l'amour, la maladie et la mort, traités malheureusement de façon systématique et fouillis qui nuit gravement au propos et à l'intérêt de ce premier long métrage.