Loin d'être un film à classer dans la catégorie des films d'action, Jeanne Herry nous tient pourtant en haleine pendant près de deux heures dans cette succession de huis-clos, constitués des échanges entre les différents protagonistes : tantôt joutes verbales ou confessions tantôt partage de l'intime au travers des moments vécus par chacun.
C'est à travers le discours, et uniquement le discours (exception faite de quelques flash "très sobres" du passé concernant du personnage d'Adèle Exarchopoulos), que nous vivons, ou plutôt que nous revivons avec eux les traumatismes, les faits, pour la plupart de très courte durée, mais dont les conséquences elles, ne feront que perdurer - tant du côté des victimes que des coupables.
"Je verrai toujours vos visages" ne tombe pas dans le piège d'un pathos qu'auraient pu induire les sujets évoqués et malgré quelques scènes un peu plus faibles et sans réel apport quant aux histoires qui se jouent (les moments entre les équipes en dehors des sessions de paroles), le rythme cadencé, propre à la réalisatrice est là et le film nous touche, nous atteint (différemment selon les récits des personnages et selon notre propre vécu bien sûr), quasiment sans discontinuer.