Film nécessaire quant à la force qu’il a de témoigner l’importance d’un groupe de paroles. La richesse de ce qui peut s’y déployer.
Victimes + agresseurs se retrouvent autour d’un thème commun en prison. Ici le vol/braquage. Le sujet de l’inceste et du viol est traité en parallèle des séances de groupe via le suivi d’une jeune femme (Adèle) en demande de médiation avec son frère qui l’a agressée.
Ce dispositif se nomme la justice restaurative où des CPIP interviennent. Jamais ils ne prennent la place des psychologues dans le film et il est important de préciser la justesse avec laquelle ils sont représentés.
Il ne s’agit pas de comprendre une victime mais d’imaginer avec elle ce qu’elle a pu traverser.
Le film permet de donner une singularité aux agresseurs et aux victimes qui parfois s’adressent à tord aux agresseurs comme ci il s’agissait des leurs. Le fait de s’en décaler et d’observer cela laisse alors place à des rencontres, des échanges, des partages de ressentis qui finalement priment sur la compréhension ou non des faits.
Leïla y est hautement sincère. Adèle incarne avec son authenticité la souffrance brute d’une victime. Les autres acteurs y sont bons. On y croit et ils nous embarquent dans leurs récits de vie, qu’il faudra toujours nuancer et jamais généraliser.
La prise en compte de la singularité de chacun dans la particularité de son histoire reste essentiel pour capter et permettre la rencontre aussi entre le spectateur et le film.