Un film qui offre un point de vue intéressant sur la justice réparatrice, mais qui souffre à mon sens d'une mise en scène beaucoup trop scolaire. Succession de champs/contre champs, surdécoupage youtubesque, donnant même parfois la sensation que les réunions entre les personnages ressemblaient à des castings. C'est renforcé par le fait que Gilles Lellouche en tête de file en fasse comme d'habitude des caisses, accompagné dans sa théâtralisation caricaturale un peu ridicule par Fred Testot, Leila Bekhti, ou encore Birane Ba. Heureusement que les personnage joués par Miou-Miou et Dali Benssalah viennent contraster tout cela, avec plus de pudeur et de retenue pour la première ou une véritable évolution du personnage pour le second, ce sont les deux seuls à sortir leurs épingles du jeu. La encore on tombe un peu facilement dans le pathos, mais c'est tout de même bien plus digeste.
On en vient d'ailleurs à un autre problème principal de ce film: le découpage en 2 récits. Si le souhait de Jeanne Herry de montrer les différents aspects des travaux de justice réparatrice est compréhensible, sa mise en forme est totalement discutable. On a l'impression d'être sans arrêt coupé dans l'avancée de Chloé, jouée par une Adèle Exarchopoulos convaincante, et c'est assez frustrant. La relation amicale entre les moniteurs utilisée pour lier les 2 récits donne ainsi lieu à des scènes complétement inutiles, alors même que l'on aurait souhaité plus de scènes dans l'intimité de Chloé pour obtenir un personnage plus attachant. C'est le cas d'ailleurs pour la majorité des personnages, dont on à une image trop superficielle rendant difficile l'attachement du spectateur.
Au final c'est un docu-fiction porté par des intentions louables et une certaine sincérité, mais dont l'approche ultra scolaire et le casting à la réussite disparate rend le visionnage un peu fade.