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C'est quoi ce film, sérieux ? Je n'ai rien percuté à Je veux juste en finir, que j'ai traversé comme un véritable calvaire interminable et sans but. Seul le titre, très évocateur de mon état d'esprit, faisait sens. Pourtant, il me faisait envie depuis longtemps et je suis d'habitude friand de ce genre de production barrée et bizarroïde menée par un parti pris fort de bout en bout. Mais là, cette adaptation de roman, réalisé par Charlie Kaufman (scénariste de Eternal Sunshine of the Spotless Mind et Dans la peau de John Malkovich), désintègre toutes cohérences, à commencer par son rapport dilaté au temps jusqu'aux sens des personnages et du spectateur qui se trouvent totalement azimutés. L'histoire est pourtant simple : une jeune femme prend la route avec son petit copain pour visiter les parents de celui-ci, qui vivent dans une ferme isolée. Alors qu'elle devrait se réjouir de partir à la rencontre de la belle famille, la jeune femme doute et réalise qu'elle souhaite juste en finir... Au départ, on accepte les longueurs en s'accrochant à des dialogues à huis clos étranges mais bien interprétés. S'ensuit une partie plus dérangeante et psychédélique, qui m'a le plus emporté, où l'introduction des beaux-parents fait l'objet de réactions improbables et de sauts dans le temps. Le film oscille donc entre surréalisme et absurde, ce qui rend l'expérience intriguante et ennuyeuse à la fois. La photographie et les décors sont superbes et sauvent les apparences, à défaut d'avoir une histoire captivante. Si poésie il y a, c'est là qu'elle se cache. La distribution est aussi intéressante (Jessie Buckley est superbe), et le jeu plutôt réaliste, mis à part le binôme de Toni Collette et David Thewlis, pantins excentriques très curieux à observer. Le final, quant à lui, nous enfonce dans les broussailles nébuleuses d'un récit déprimant, partant dans tous les sens possible et imaginable. C'est déroutant, voire indigeste (un peu de danse par-ci, un extrait de dessin animé par là). Je n'ai vraiment pas réussi à relier la forme avec le fond, qui est bien maigre... On peut néanmoins en tirer quelques thèmes principaux : sens de la vie, relativité du temps, réflexion sur l'amour et le couple, nos choix et nos rencontres qui nous définissent... Je veux juste en finir est une invention extravagante bavarde, hallucinante et excessivement prétentieuse. Une épreuve étonnante et imprévisible de 2h14 que je recommande pour un public averti, bien (r)éveillé...

alsacienparisien
4

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le 10 nov. 2020

Critique lue 632 fois

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