Émouvant voire bouleversant, un film choral plutôt classique mais parvient à nous toucher au cœur.

Quel beau titre pour ce film choral touchant et réussi ! Un titre mystérieux dont la signification devient plus claire dès lors qu’on a vu le long-métrage, un film très juste tiré d’un recueil de nouvelle d’Anna Gavalda dont était déjà tiré le très beau « Ensemble c’est tout » du défunt Claude Berri. D’ailleurs la narration éclatée, typique des films choraux, trahit dans le bon sens du terme les origines littéraires de « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part ». On est plongé dans une famille où l’on va suivre les quatre enfants d’une septuagénaire qui vont chacun vivre leur histoire entre tragédie, douceur et légèreté. Un canevas assez banal sur le papier que le film a du mal à véritablement transcender mais qui fonctionne tout de même et dont les sentiments nous emportent.


Mieux, difficile de retenir ses larmes devant certaines scènes à la fois bouleversantes et émouvantes qui cueillent nos sens et font aller les glandes lacrymales à plein régime sans jamais aller dans l’excès. Arnaud Viard met en scène les histoires personnelles de ses différents personnages individuellement et de manière groupée en les alternant avec un montage adapté ainsi qu’une réalisation sobre et discrète qui sait se montrer également raffinée. Les quelques notes de musique font le travail sans être trop imposantes, tout comme la caméra qui se montre discrète, sans affèteries, mais en sachant capter des plans de toute beauté. La courte durée du film ne permet pas de creuser plus en profondeur certains personnages (la plus jeune sœur ou l’ancien amour du protagoniste principal incarné par Elsa Zylberstein). Néanmoins cela reste acceptable et ne nuit pas trop à la bonne appréciation de ce joli drame sur la vie qu’est « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part ».


Tout sonne juste, les dialogues ont la bonne idée de faire naturels en n’étant pas trop écrits. Arnaud Viard filme la vie, la vraie. Il s’entoure d’un joli casting dominé par un Jean-Paul Rouve, juste et puissant dans son amertume cachée, et Alice Taglioni, renversante et émouvante dans la moindre de ses expressions. Le personnage de Benjamin Laverhne apporte un peu de légèreté à une œuvre davantage tournée vers le tragique. On apprécie les scènes de réunion de famille qui changent un peu du tout venant de ce type de films à personnages multiples qui se réunissent autour d’un aîné, comme pouvait l’être le récent « Fête de famille ». Chaque petite histoire de chacun des personnages fait entendre sa petite musique entre douceur et amertume. « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part » nous émeut plus par le biais de séquences très réussies prises séparément que dans son ensemble plus classique. Il reste tout de même un très joli film qui fait du bien autant qu’il touche au cœur.


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JorikVesperhaven
7

Créée

le 4 juin 2020

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Rémy Fiers

Écrit par

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