Quel film, mes amis, quel film. Je ressors bouleversée de cette oeuvre pudique, tendre, douce comme une caresse.


Céline Sallette tient ici son grand rôle, celui qui montre - si besoin en était - l'étendue de son intensité, toute la palette d'émotions qu'elle sait transmettre en un simple regard. Toujours tout en retenue, l'actrice livre ici un portrait des plus émouvants, celui d'une jeune femme à la recherche de sa mère biologique.


Film de femmes avant tout, Je vous souhaite d'être follement aimée offre également à Anne Benoît (qui joue la génitrice) un rôle à sa mesure, doux, discret et touchant. Toutes deux apportent à l'oeuvre une complexité psychologique fort brillante.


L'intelligence de ce film se joue sur plusieurs axes : l'absence totale de pathos ou de misérabilisme, l'évitement de tout manichéisme dans le traitement des personnages. Jamais ce film ne verse dans l'écueil du sentimentalisme sucré ou dans le larmoiement.


Et puis, parlons de sa bande originale signée Ibrahim Maalouf...Ô comme sa trompette mélancolique sied à ce film au titre si beau ! (Sans parler du superbe slam de fin par Grand Corps Malade...)


J'ai beaucoup pensé en le voyant à un autre film dans lequel joue Sallette (aux côtés de l'immense Grégory Gadebois) et qui traite également du miracle des mains qui réparent les corps blessés. Des mains qui étendent leur magie sur l'âme, apaisant les douleurs intérieures, aussi.


Merveilleusement mis en scène, avec beaucoup de poésie, ce film se suit également avec une certaine tension : le spectateur ne sait jamais vraiment qui sait quoi à tel ou tel moment. J'ai aimé cette ambiguïté volontairement entretenue, ce suspense lié à la découverte de la vérité, au dévoilement de l'identité.


Je n'avais jamais rien vu d'Ounie Lecomte jusque là. Me voilà séduite par la grâce et l'empathie de sa caméra, par sa formidable direction d'acteurs : du beau cinéma français, sensible, intelligent, qui interroge avec élégance des situations actuelles (les naissances sous X, les barrières administratives que seule la volonté de savoir - et un peu de chance - peuvent pulvériser).


Enfin, plus formellement, les longs plans séquence sur la ville de Dunkerque, sa mer et son ciel gris, ses mouettes éparses, m'ont paru d'une grande beauté. Avec toujours cette distance de la caméra sur les acteurs, que j'ai trouvé d'une pudeur renversante.


Voyez-le, juste, voyez-le et soyez touchés par la grâce du 7ème art.

BrunePlatine
9
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le 10 juil. 2016

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