Margherita Buy nous emmène...
Il est comme ça, des films qu’on ne soupçonne pas (merci Bruno !), et qui sortent du cadre traditionnel en vous emportant par leur petite musique dans un univers de sérénité et de joie. « Je voyage seule » en est un très bel exemple. Sur un sujet des plus casse gueule, où graveleux et ennui étaient à craindre, Maria Sole Tognazzi (fille du regretté Ugo) s’en sort à merveille. Elle nous livre une comédie dramatique subtile et très sensible.
Irène, 40 ans, cliente mystère de grands hôtels de luxe, pose ses valises entre deux 5 étoiles et s’interroge sur les choix de sa vie. Sa condition de femme libre et sans attache, la tenaille et l’angoisse avec ce spectre de finir sa vie seule… Fallait-il qu’elle fasse comme sa sœur en s’aliénant au mariage et avoir des enfants ? aurait-elle du préserver sa relation avec ce vieil amant un peu lâche ? Mais Irène est une femme libre, indépendante… saurait-elle renier cette vie facile, parsemée des belles rencontres ? Bien au-delà du côté anecdotique, la réalisatrice transcende l’expérience d’Irène pour en faire une histoire universelle, elle s’interroge, et nous fait nous interroger, sur cet âge charnière de remise en question. Et ce n’est pas pour rien qu’au final, Irène choisira pour rebondir la ville connue pour ces contrastes entre passé et modernité, entre traditions et bouillonnement.
Véritable ode à la liberté, « Je voyage seule » est un film brillant, avec ses petites touches et petites joutes très justes, formidablement porté par Margherita Buy (incandescente et radieuse), à la mise en scène fluide et mis en musique (omniprésente) magistralement.