Diffusé à peu près tous les deux mois sur France Ô, je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais de voir « Jean Galmot, aventurier » avant la très probable disparition de la chaîne d'ici un mois. Je précise que j'ai donc regardé la version cinéma de 132 minutes et non le téléfilm en deux parties. C'est plutôt pas mal : le destin du héros est tellement incroyable et exceptionnel à travers cette arrivée presque « par hasard » en Guyane et la passion qu'il va développer pour ce territoire, l'emmenant vers des aventures dignes des meilleurs romans du genre.
L'ensemble est soigné, dans les décors comme les costumes, la photographie assez pâle mettant bien en valeur la lumière locale. Dommage que malgré une très belle bande-originale (évoquant presque John Barry), le résultat manque un peu de souffle, de passion (à l'image de l'interprétation de Christophe Malavoy, heureusement plutôt bien secondé), la durée se faisant parfois ressentir, le récit s'arrêtant sur des aspects mineurs alors que d'autres auraient mérité d'être plus longuement abordés, comme s'il manquait certains éléments d'une scène à l'autre, parfois.
Dommage, également, que le film verse un peu dans le manichéisme, faisant de son héros un homme foncièrement bon face aux odieux politiciens menacés par son succès, ce qui n'empêche pas cette « plongée » dans le milieu politique du début du siècle de s'avérer instructive et intéressante, nous rendant compte, au passage, qu'il y a eu nettement moins d'évolutions que nous aurions pu le penser. Une œuvre honorable, de l'« aventure historique » à l'ancienne, sans éclats mais ayant le grand mérite de brosser le portrait d'une figure oubliée ayant pourtant eu une importance nationale.