J'ai aimé ce film au rendu très esthétique, une belle image, des costumes soignés, un beau travail des lumières, le texte de la voix off et les dialogues agréables à l'oreille quoique un peu pauvres.

La musique du film, bien à propos et soignée est signée Stephen Warbeck (Shakespeare in love, Charlotte Gray...), il avait déjà collaboré avec Maïwenn pour le film ADN.

Johnny Depp donne du relief et de la profondeur à son personnage et son petit coté décalé fonctionne très bien avec la folie inhérente à la position sacrée et grotesque de Roi de France. Bien qu'on apprécie le travail effectué sur la prononciation de la langue son accent demeure inapproprié pour jouer Louis XV. Par ailleurs on le sent "bridé" par la langue et le peu de répliques données n'aident pas. Mais son visage et son regard sont très expressifs, ce qui compense bien.

Jeanne incarne une noblesse du cœur, un raffinement, un goût du luxe, une intelligence qu'un titre de noblesse ne peut pas acheter. Mais c'est surtout sa vivacité d'esprit et sa liberté presque enfantine qui charment, dans l'atmosphère mortifère mais pailletée des codes et convenances de Versailles.

J'ai bien moins apprécié l'impasse sur l'horreur de la prostitution, le préjudice moral et mental complètement inexistant chez une Jeanne idéalisée, décomplexée et lumineuse.

J'aurais aimé voir davantage les zones obscures du personnage, son avidité matérielle, son ambition, le tarif de la séduction.

Dans l'ensemble c'est un bon moment de cinéma, Maïwenn est bien à sa place dans le rôle de Jeanne, vivante, touchante, captivante et sensible.

On peut saluer la performance de Benjamin Laverhne, qui est un pilier du film.

Bon à savoir : c'est, à ma connaissance, le premier film historique pour le chef décorateur Angelo Zamparutti et pour la cheffe costumière Jürgen Doering.

Septieme-Sens
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le 18 mai 2023

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