Jessie
Ah, j'avais longtemps espéré cette adaptation. Tiré d'un roman de Stephen King au succès mitigé (on est bien loin du consensus Misery), Jessie était un thriller minimaliste plutôt corsé qui parvenait...
le 30 sept. 2017
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On hésite à cliquer sur la vignette. De toutes les nouvelles adaptations du King qui auront suivi la réussite de Ça version fidèle, celle-ci n'est pas la plus alléchante. Déjà parce qu'elle est produite par la boite qui a vu Death Note sans se dire qu'il y avait un problème; et puis parce qu'elle ressemble quand même beaucoup à un truc emballé à la va-vite pour faire le max de profit. Mais Netflix ne nous laisse pas le temps de pousser la réflexion plus loin et enclenche par lui-même le trailer du spoiler assuré après quelques secondes. Netflix 1 / Esprit critique 0. On appuie sur play pour ne pas en voir plus.
Et ça commence mal. A cause d'une photo plus fade que la mort, d'un look numérique digne d'une pub pour cosmétique et d'une situation initiale assez insipide, la première demi-heure passe vraiment lentement. Le constat est sans appel: Gerald's Game (ou Jessie en français de la France) est bien trop bavard. Les engueulades schizophrènes interminables, ça marche bien sur papier, mais le cinoche (encore plus le cinoche grand public) est surtout un art visuel. Malgré une réalisation efficace, Flanagan (responsable du très bon The Mirror) est trop sage. Il s'interdit manifestement de creuser de trop gros écarts avec le roman (que l'auteur de cette superbe critique n'a pas lu au passage), pour notre indifférence la plus profonde.
Du moins, au début. Car dès que le scénario commence à s'attarder sur la psychologie profonde de son personnage principal, tout s'affole. Les enjeux deviennent autrement plus intéressants et certaines scènes se révèlent ultra-puissantes autant au niveau thématique qu’esthétique.
On pense surtout à la scène de l’éclipse, glauque à souhait et à la limite du fantastique. Ce plan large sur le banc a quelque chose de faux, de préfabriqué, comme un tableau peint par un esprit malade. Le sien.
Le choc est réel et on commence à se demander si on a pas bien fait de cliquer, finalement. Surtout qu'arrive la scène gore de l'année, aussi improbable que révulsante. On l'a pas vue venir. Le troisième acte pointe le bout de son nez et le cinéphile déviant qui dort en chacun de nous est rassasié. Déconcertant, le final enfonce le clou avec poésie. Manquait plus que ça.
Générique. C'était pas si mal. Bien sûr, Gerald's Game est prisonnier du matériau qu'il adapte. Mais il n'en demeure pas moins un film de genre honnête qui évite d’aseptiser le propos finalement très dur du bouquin de King. C'est peut-être ça qui caractérise cette nouvelle vague d'adaptation: une volonté de respecter les thèmes les plus noirs d'une bibliographie aussi étendue que riche (Remember les références pas toujours subtiles à la pédophilie et les quelques saillies gore du nouveau Ça). On ne peut que se réjouir.
Créée
le 1 oct. 2017
Critique lue 2.2K fois
8 j'aime
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