Le projet avait pourtant de bons atouts pour séduire malgré son titre mot-dièse peu aguicheur : un casting intriguant et un pitch qui pouvait laisser présager un film dans la veine de Lost in Translation à l'ère des réseaux sociaux. Les promesses annoncées ne sont pas tenues et j'en suis sorti frustré et déçu.


Pourtant la première partie, bien qu'un peu légère au niveau du rythme, posait bien les bases de ce voyage onirique en Corée du Sud. Très classique dans sa réalisation, elle donnait toutes les justifications possibles à Stéphane de tout quitter pour se laisser porter par les beautés de cette contrée inconnue.


Et le drame survint. Arrivé en Corée, le récit bascule dans un tout autre registre, si bien que l'on se demande si l'on regarde encore le même film.


L'idée de faire de Stéphane une icône d'Instagram malgré ses maigres connaissances en réseaux sociaux n'est pas mauvaise, mais ne colle absolument pas avec les enjeux du début du film. Le récit se transforme en un remake de Le Terminal qui aurait pu être divertissant dans un autre contexte.


Cette seconde partie, un "huis clos" dans l'aéroport de Séoul, semble très longue malgré la courte durée du film et montre rapidement ses limites. Les scènes s'enchaînent et se ressemblent sans apporter le moindre intérêt à l'histoire. Le montage manque cruellement du dynamisme que requiert un tel parti pris.


Lorsque Stéphane décide enfin de quitter cet aéroport, on se perd à croire que le récit va enfin décoller. Mais non, malheureusement vous n'aurez pas ce plaisir.


Stéphane retrouve sa douce coréenne en moins de deux heures. Pourquoi être resté 10 jours dans l'aéroport si la mission était si simple ? J'ai du mal à croire que quelqu'un est aussi idiot que ça.


Il est à noter également que Stéphane, qui est devenu une star en Corée lorsqu'il était à l'aéroport, n'existe absolument plus une fois la porte franchie. Je veux bien que les réseaux passent rapidement à autre chose, mais cinq minutes ça me paraît très peu. D'ailleurs Instagram n'aura plus grand intérêt une fois cette partie du récit terminé.


Bae Doo-na n'apparaît pas plus de 5 minutes à l'écran alors qu'elle est censée être l'élément essentiel (du moins c'est ce que l'on nous annonce) de cette histoire. Pourtant c'est elle le rayon de soleil de ce film. Sa maîtrise du français est parfaite et ses quelques apparitions nous transportent immédiatement dans sa culture."""


Mais après ces nombreuses déceptions, vous ne serez toujours pas au bout de vos peines. Après quelques jolies plans assez courts de Séoul, qui feront probablement plaisir à l'office du tourisme local, l'histoire se perd totalement.


Les fils de Stéphane débarquent en Corée pour raisonner leur père. Soit. Mais qui est cette femme que l'on a jamais vu avant et que l'on ne verra plus après, mais qui se permet de s'incruster dans ces histoires de famille ? Quel est l'intérêt de ce personnage ?


Vous l'aurez compris, #Jesuislà pèche par un scénario fourre-tout.. Éric Lartigau a voulu aborder à la fois un amour impossible, mais également l'addiction aux réseaux sociaux, le buzz, les catfish, les problèmes de famille... Bref, à vouloir trop en faire, on se retrouve avec un film bordélique qui perd rapidement l'intérêt du spectateur.

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le 20 janv. 2020

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Adrien L

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