Tout commence par une accroche doucereuse, la promesse d'un film sentimental qui nous fera du bien et nous portera, le temps d'une histoire d'amour. Stéphane dialogue par messages interposés avec Soo, une femme à l'autre bout du monde. La joie illumine son visage quand il reçoit un mot de sa part, il sourit comme un adolescent plein d'espoirs à la moindre notification, et nous sourions aussi de le sentir si heureux. Plus rien n'a d'importance que son idéal et l'on s'en émeut à ses côtés. La saveur de ce petit bonbon est si douce dans sa première partie qu'on rêve que jamais elle ne s'atténue. Lové sous un plaid, déguster encore.
Et puis, tout bascule. Le voyage qui nous était promis est détourné de sa route. Quelques rencontres nous font bien sourire, mais l'attente au départ assez amusante commence à nous peser. La révélation attendue nous désillusionne. L'amour est brisé sans heurt et sans fracas, mais l'amertume monte en bouche. Notre bonbon, sans pour autant devenir désagréable, n'a plus sa saveur initiale. Le dernier tiers essaie alors de nous réconforter, de nous dire que tout n'est peut-être pas perdu. Et nous y croyons jusqu'à la dernière image du film. Stéphane sourit encore et n'a pas l'air si malheureux au fond.
Mais l'on ne peut s'empêcher, une fois croqué et avalé, de repenser au goût d'autrefois avec une pointe de mélancolie.