Jésus, du débutant japonais Hiroshi Okuyama, n'a rien d'une toile de maître mais ressemble plutôt à une esquisse, chose normale considérant les 22 ans du cinéaste, au moment du tournage. Une œuvre sans doute en grande partie autobiographique, filmée à hauteur d'enfant, dont les adultes ne sont que des figures d'ordre et d'autorité. Jésus s'attache aux pas d'un jeune garçon taciturne qui découvre un nouveau lieu de vie et de scolarité et dont le rapport à la foi le confronte à des interrogations et à des espérances lesquelles pourraient bien être déçues. Le film est simple mais pas simpliste, réussissant assez bien à combiner les genres de la chronique ironique à la mélancolie jusqu'au drame, sans oublier une touche de fantastique narquoise, avec un Christ et des chuchotements. Rien d'époustouflant ni dans la mise en scène ni dans le scénario mais Okuyama maîtrise son ouvrage avec sérénité, semblant parfaitement savoir où il va. La cadre, la région de Nagano en hiver et une école catholique, ont également leur importance, assurant une certaine routine qui sera bouleversée lors de la tragédie qui viendra couper le film en deux. Il est encore trop tôt pour présumer de la carrière future du cinéaste japonais mais parier sur lui, avec sa sensibilité et sa délicatesse, n'a rien d'une hérésie.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2019

Créée

le 31 déc. 2019

Critique lue 483 fois

2 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 483 fois

2

D'autres avis sur Jésus

Jésus
GadreauJean-Luc
8

Jésus revient à Noël… à Nagano

Quand le mercredi tombe un 25 décembre, comment ne pas choisir de sortir un film qui s’appelle Jésus ce jour-là ? En tout-cas le distributeur Eurozoom n’a pas hésité. Mais attention, n’imaginez pas...

le 1 janv. 2020

2 j'aime

Jésus
Cinephile-doux
6

Christ et chuchotements

Jésus, du débutant japonais Hiroshi Okuyama, n'a rien d'une toile de maître mais ressemble plutôt à une esquisse, chose normale considérant les 22 ans du cinéaste, au moment du tournage. Une œuvre...

le 31 déc. 2019

2 j'aime

Jésus
Fêtons_le_cinéma
7

L’ami et l’histrion

Comme premier long métrage, Jésus permet à son jeune réalisateur, Hiroshi Okuyama, de rassembler ses influences en une forme aboutie quoiqu’un peu trop chargée dans son esthétisation de la vie...

le 20 oct. 2020

1 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13