Jesus Christ : Serial Rapist par JJC
Face au raz-de-marée d’hypocrisies en tous genres de l’Église concernant les affaires de pédophilie chez les prêtres, face aux réactions plus que douteuses des hauts responsables, voici la riposte cinématographique du Poiscaille : un film connu et reconnu uniquement par une petite chapelle (c’est le cas de le dire !) de cinéphiles dézingués. J’ai nommé : « Jesus Christ : Serial Rapist ». Ce mois-ci, encore un film qui mériterait un public ne fût-ce que légèrement plus grand pour son caractère hautement provocateur.
L’histoire est assez simple et en même temps complètement barrée : un schizophrène s’imagine être Jésus Christ et établit une liste des descendants de six personnes dont il veut se venger : Judas, Ponce Pilate, Marie-Madeleine, les apôtres Thomas et Pierre, ainsi que du voleur qui s’est moqué de lui lorsqu’il était sur la croix. Notre Sauveur, s’il a affaire à un homme, le tue, si c’est une femme, il la viole d’abord. De plus, il viole et assassine également les épouses de ses ennemis masculins. Une fois n’est pas coutume, le Messie fait dans le glauque…
Ce film est très particulier au niveau de la forme : il n’y a aucun dialogue. En guise de bande son, nous avons droit à du métal gothique pendant tout le film, et ce sans interruption. Dans l’ensemble, cela crée une ambiance plus que malsaine, en forme de litanie satanique et dépravée. Une véritable messe noire sans fin !
Que retiendrons-nous d’un film d’une telle violence ?
L’esthétique, tout d’abord, qui possède quelque chose d’indéfinissable, de par l’usage fréquent de ralentis et de musiques sourdes et lancinantes. Ce film s’écoute autant qu’il se regarde (on salue le choix de couleurs vives et splendides), et le spectateur semble assister à un rêve d’angoisse (ou tout simplement un cauchemar pour les plus sensibles d’entre nous) dans lequel il se retrouverait prisonnier, les yeux grands ouverts. La lenteur du film sera tout simplement insupportable pour les uns, juste hypnotique et surréaliste pour les autres.
Ensuite, l’audace du sujet. Peu de films prennent à ce point à revers les thèmes de la religion et de nos institutions cléricales. Tâche facile pour Bill Zebub, un habitué des films fauchés et bien trash tels que Rape is a Circle, Dolla Morte, ou encore The Worst Horror Movie Ever Made (!)
Finalement, on peut retenir aussi le slogan bien drôle inscrit sur la jaquette : « First he nails you… then he NAILS you ! » (« D’abord il vous cloue, ensuite il vous BAISE ! » ; eh oui ! en anglais c’est le même mot !). Sacré Bill Zebub !
(cette critique est parue dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" du mois d'octobre (?) 2010.
Site : www.lepoiscaille.be)