On peut tout se dire ou pas ?

En fait, j'étais parti pour jacter du fait que je kiffe Jésus. Mais genre grave de grave. Et ce depuis que, renard-enfant que j'étais, j'avais compris qu'avec Monsieur Godard, mon professeur de français en cinquième et en quatrième, il suffisait de glisser un truc anodin, genre "Jésus je t'aime" à côté de mon nom sur la copie, pour que la note suive.

Fallait pas être Sherlock pour deviner que Jean-Jacques Godard était un crapaud de bénitier, lui qui arborait, en plus d'une mauvaise haleine toute professorale, une croix de bois sur la poitrine (fabriquée avec dévotion, d'un bout de cèdre rouge trouvé près de chez ses parents) et une paire de sandalettes en cuir, laissant deviner ses sabots, qui a vue de nez, tenaient plus du malin que du divin, d'été en hiver.

Fastoche, il avait même ce crâne si caractéristique du moine frustré, peau de fesses en son sommet, le poil gris et trop long, comme pour prouver par cette façon d'être nonchalant avec sa coiffure qu'il regrettait l'époque où il lui suffisait de regarder sa touffe pour savoir d'où venait le vent.

Pour tout te dire, après j'arrête, on a fait une seule sortie avec ce mec. C'était à la Cathédrale Notre-Dame de Paris, tu vois ? La grosse église pas loin de la rue Saint-Denis. Rue dans laquelle on retrouva un petit groupe d'élèves chenapans, plus intéressés par d'autres vieilles dames qui arpentaient, en ces temps d'avant, cette rue mythique du centre de la capitale.

Ah putain, c'était avant, tout ça.

Bref.

J'en étais où ? Ouais.

J'étais parti pour encore jacter de ma vie, (comme d'habitude diront certains en lâchant un « mais il se prend pour qui ce trou de balle à raconter sa pauvre vie qu'on s'en branle ? » en cliquant sur j'aime pas, ou pas, pendant que d'autres, fous qu'ils sont, continueront ma lecture, parce qu'ils sont fous, mais ça je l'ai déjà dit, mais surtout, j'aime à le penser, parce qu'ils m'aiment. Il faut que tu saches, puisque tu es là et que je te tiens, je t'aime aussi. Grave de grave.) et je me suis dit, non. Faut arrêter. Stop. Tu veux encore saouler les gens, qui, de toutes façons, ne comprennent pas ce que tu racontes, te prennent pour un dingue. Ce dingue des villages, des quartiers, peu importe où tu crèches, il y en a toujours au moins un.

Ce doux-dingue qu'on aime bien, même s'il gueule trop fort et gerbe partout quand il a son compte en vinaigre.

Non je ne vais pas encore te trimbaler juste pour te dire que dans ce film, à un moment, le jour se lève.

Je n'oserai pas. Je sais me tenir et je te respecte.

Tout ça pour dire, j'ai bien aimé. Surtout Judas et deux ou trois morceaux.

Moins la voix de merde du mec qui joue Jésus. Franchement c'est juste insupportable quand ce mec se lance dans les aiguës. Ça devrait être interdit.

Djieke.

(interdire, quel joli mot, il serait bon de penser à l'utiliser sur les mecs qui écrivent des critiques pour ne rien dire).
DjeeVanCleef
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le 30 sept. 2013

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DjeeVanCleef

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