Jeu fatal
3.2
Jeu fatal

Film de Roel Reiné (2008)

Voir le film

Seul et unique collaboration entre Steven Seagal et l’un des rois du DTV des années 2000/2012 Roel Reiné (Death Race 2, Le Roi Scorpion 3), Jeu Fatal a été un peu mieux accueilli par la critique que la 10aine de derniers DTV que Seagal avait sorti. Après l’étonnamment correct Urban Justice (2007), Panda Bouffi serait-il sur une petite série de DTV potables ? Après visionnage de Jeu Fatal, on peut affirmer que oui, tout du moins une série de deux, on ne jugera le suivant, Killing Point, qu’en temps voulu. Et quand on voit la filmographie de Seagal des années 2000, c’est déjà un petit miracle. Alors nous ne parlons malgré tout pas de bon film, mais déjà de petit divertissement regardable, ce qui est déjà bien. Alors bienvenue dans Jeu Fatal, un film qui semblait annoncer un petit tournant dans la carrière de Saumon Anciennement Agile, l’avenir de mon marathon du monsieur me dira si c’est le cas, même si je n’avoue ne pas trop y croire.


A l’instar de Urban Justice, il y a ici un certain nombre de séquences de combats à mains nues étonnamment décentes… faisant écho à certains des meilleurs efforts de ses débuts. Cela tient bien plus du clin d’œil à ses premiers films, mais au moins ce n’est pas sa doublure qui les effectue, il fait l’effort d’être là et d’assurer le « spectacle ». Et puis qu’on le veuille ou non, bien qu’on puisse le considérer comme un gros tâcheron, Roel Reiné sait un minimum mettre en images des scènes d’action, sans grand éclat certes, parfois avec des plans bizarres, mais il connait ses codes. Il en résulte une course poursuite plutôt bien filmée (contrairement à celle de Urban Justice), et même un gunfight fortement inspiré du cinéma de John Woo en guise de final (mais bien en deçà hein), dans un cimetière, permettant de clore ce Jeu Fatal en affirmant qu’il s’agit clairement ici d’un des meilleurs Seagal des années 2000 aux côtés de Belly of the Beast, Urban Justice et Hors Limites. Dommage que l’action soit essentiellement concentrée dans la dernière demi-heure et que la première heure soit assez avare en la matière. Ça s’inspire de Woo donc, mais aussi de Heat pour la fusillade dans la rue. Le scénario est assez lent, mais soulignons un effort pour Seagal de jouer un personnage plus âgé que d’habitude, bien plus raccord avec son âge au moment du tournage, et surtout un personnage bien plus imparfait, là où il avait l’habitude d’incarner des machines de guerres, ce qui permet à Seagal d’explorer de nouveaux territoires mais, bien entendu, tout en gardant ses thèmes classiques car, faut pas déconner, on est dans un film de Seagal. Alors oui, certains traits du personnage, certains moments de l’intrigue pourront paraitre superficiels, voire forcés, mais saluons la prise de conscience de papa panda malgré tout. Il s’agit ici d’un de ses rôles les moins flatteurs, celui d’un flic alcoolique en surpoids avec des dettes de jeu très lourdes, un mauvais père qui n’a pas su garder sa femme.


Alors oui, il y a de nombreux raccourcis, des facilités, des clichés dans tous les sens, un rebondissement certes sympathique mais qu’on voit venir à des kilomètres, mais on ne demande pas à un film de Seagal d’être philosophique ou de nous proposer quelque chose d’exceptionnel. La distribution du film est meilleure que d’habitude, en particulier Paul Calderón et Lance Henriksen, bien que pas toujours bien exploité, à l’instar de Henriksen qu’on voit au final trop peu le temps de trois courtes scènes. Même Seagal est correct dans son rôle car, depuis contrairement à pas mal de ses derniers films, on a l’impression qu’il essaie vraiment de jouer la comédie ici, clairement pas toujours avec talent, et même d’émouvoir le temps de quelques scènes. Quelque part, c’est assez noble de sa part. On sent que Roel Reiné essaie d’instaurer une ambiance, qu’il essaie d’amener un peu de style à son film, mais ça tombe souvent un peu à plat. Avec son atmosphère faussement cool ou ses ralentis / accélérés souvent inutiles, Reiné essaie lui aussi des choses, comme si tout le monde avait eu comme consigne qu’après le correct Urban Justice, ce film devait sonner comme un nouveau départ pour Seagal, avec certes bien moins de moyens qu’à ses débuts où des films dépassaient les 50M de budget, là où celui d’un film tel que Jeu Fatal serait estimé à 7M. C’est semi réussi car pour une idée qui fonctionne, il y en a une autre qui se rate. Mais malgré tout, Jeu Fatal est un petit film d’action sombre et amusant, qui a parfois des airs des années 70 un peu comme le premier film de Seagal, Nico.


Après un Urban Justice plutôt correct, Steven Seagal enchaine avec un deuxième film des plus honorables, chose qui n’était pas arrivé depuis belle lurettes. Ça reste très moyen dans le genre série B, mais au moins ça se regarde sans déplaisir !


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-jeu-fatal-de-roel-reine-2008/

cherycok
5
Écrit par

Créée

il y a 6 jours

Critique lue 3 fois

cherycok

Écrit par

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Jeu fatal

Jeu fatal
Incertitudes
3

Critique de Jeu fatal par Incertitudes

Le problème des derniers DTV de Steven Seagal, c'est que non seulement ils sont tournés avec un budget rachitique (on parle de plus ou moins cinq millions de dollars, ce qui est déjà trop vu la...

le 14 sept. 2014

2 j'aime

Jeu fatal
Lecteuravide
10

xceptio

Jeu fatal commence par une présentation orale du héros : C'est un prêtre qui brosse son portrait : "Steven, ta femme t'as largué parce que t'es un con, t'es alcoolique, tellement alcoolique que même...

le 22 mai 2017

1 j'aime

Jeu fatal
HudsonSpike
2

Critique de Jeu fatal par HudsonSpike

une grosse bouse, j'aurai du mal a en dire plus sur ce film tellement il est nul, mais en même temps lorsque que l'on regarde un film de Steven Seagal, n'est-ce pas ce que l'on recherche ?

le 26 juil. 2011

1 j'aime

Du même critique

Barbaque
cherycok
4

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

le 31 janv. 2022

22 j'aime

Journey to the West: Conquering the Demons
cherycok
7

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...

le 25 févr. 2013

18 j'aime

9

Avengement
cherycok
7

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

le 3 juil. 2019

17 j'aime

1