S’il déclarera quelques années plus tard n’accorder que peu de place à l’image et se défier de l’esthétisme, on peut considérer que les premières œuvres de Yasuzô Masumura ne se gênait pas pour user de ces deux artifices, à l’image de ce gentil petit mélo pas trop dramatique qui met en avant un intéressant personnage féminin à la recherche de ses origines.
S’ouvrant d’emblée comme un implacable manifeste anti-bourgeois, les montrant dans toute leur bêtise et leur vision très égocentrée du monde qui les entoure, le futur réalisateur de La Bête Aveugle et La Femme de Seisaku abandonne son idée initiale pour tomber dans certains travers de distanciation par rapport à son script et fait ainsi perdre le peu d’intérêt à l’histoire qu’il narre au final de manière bien conventionnelle.
Point d’esbroufe, certes, ni de grandes envolées au lyrisme flamboyant qui aurait pu donner à son film des allures de mélodrame à la Douglas Sirk, juste une petite œuvrette proprette qui se contente de vivoter de sa parfaite linéarité.