François Ozon tenait un petit trésor dans ce film, à savoir Marine Vacth. Elle est en effet jeune et jolie, très très jolie même. On pourrait ajouter aussi qu'elle a une photogénie assez exceptionnelle et que donc l'objectif de la caméra l'aime véritablement. Elle a surement du talent aussi, mais ce n'est certainement pas dans ce film qu'elle a pu l'exprimer pour des raisons sur lesquelles je vais revenir plus tard. Et puis surtout, rassurez-vous, on la voit à poil... Cette précision d'ordre "gros mateur qui s'assume" essentielle apportée, les défauts du machin parce qu'il y en a...
Je ne suis pas adepte du tout des films à thèse. Je n'ai rien absolument rien contre le fait qu'on laisse une part d'interprétation au spectateur, au contraire devrais-je préciser... mais à force de vouloir absolument rien expliquer du pourquoi la protagoniste se prostitue, on reste à distance de celle-ci ; et on étouffe en outre ainsi toute possibilité pour la comédienne d'exprimer son talent. Ce n'est pas le motif financier puisque généralement les parents des élèves d'Henri-IV ne sont pas au RSA, ce n'est pas un déséquilibre d'ordre familial puisque sa famille a l'air d'être dans la moyenne du point de vue équilibre, ce n'est pas pour acheter du Vuitton ou du Prada, ce n'est pas pour le plaisir puisqu'elle a l'air de se faire chier comme un rat mort pendant les rapports sexuels... Ben d'accord, mais même sans tout déballer c'est quoi ???
Si j'étais mauvaise langue, ce que je ne suis pas évidemment, je dirais qu'Ozon n'avait pas envie de se plonger dans la difficulté que seul un grand cinéaste aurait pu surmonter à savoir faire un portrait psychologique fouillé et complexe, un challenge trop dur pour lui. Si je continuais à être mauvaise langue, j'ajouterais que le monsieur a voulu prendre des poses auteuristes à deux balles pour cacher son incapacité à affronter ce challenge, n'hésitant pas le coquin à ajouter des références culturelles pour tenter de le cacher encore plus mais aussi pour donner l'illusion qu'il y a une profondeur... eh tu l'as entendue ma référence à Rimbaud, eh tu l'as vue, dis tu l'as vue ma référence aux Liaisons dangereuses... mais si mais si, le roman Folio que la protagoniste fait semblant de lire dans le métro après s'être faite sauter par son premier client, eh tu les entends mes chansons de Françoise Hardy... Non mais franchement, il y en a encore qui continue de tomber dans le panneau ???
Sur un véritable sujet de société, sur lequel il y a matière à faire un film fort et profond donc marquant, on reste à la surface, mais à la surface de quoi ??? Surtout qu'en plus avec une telle Galatée, un Pygmalion grand réalisateur aurait pu faire une bombe... Il y a rien de plus frustrant de voir un beau potentiel gâché, qu'il soit scénaristique ou pygmaliesque...