"C’est un fantasme pour beaucoup de femmes que de se prostituer." a eu la maladresse de déclarer notre cher François Ozon, qui s'est attiré la fougue de connasses de féministes de merde. Homme ou femme, personne n'aurait-t-il jamais pensé ou imaginé à s'offrir à la domination de quelqu'un contre une certaine somme d'argent par curiosité, fantasme ou dans un rêve ? Cela demande réflexion et cette citation qu'il démentira par la suite me semble tenir la route.
Nous assistons au portrait d'un jeune & jolie adolescente suivant nos 4 saisons, qui connaîtra forcément des hauts et des bas. Tout commence en été, lors de vacances en famille à la plage, Isabelle rencontre un beau jeune homme avec qui elle connaîtra sa première expérience sexuelle qui s'avère être désastreuse. Ensuite vient l'automne et la reprise des cours, et madame se donne au péché de luxure en vendant son corps de rêve contre des sommes non négligeables, l'argent coule à flot, et elle découvre une passion dangereuse sur cette pratique douteuse qui bien sûre aboutira sur un élément perturbateur tant attendu sur notre petite coquine. Et vient le froid de l'hiver, le retour à la réalité, la fin de cet effroyable plaisir coupable, le rêve devient cauchemar et touche chaque membre de cette belle famille.
Ce personnage d'Isabelle ou plutôt "Léa" est particulièrement intéressant, car se donne au plus vieux métier du monde non pas par besoin car elle dispose d'un statut sociale correcte et ne manque de rien, mais simplement par curiosité et par plaisir de découvrir des expériences nouvelles. On pourrait polémiquer longtemps sur le sujet de ce plaisir malsain tant fantasmé, développé tout au long du film, mais le côté dramatique de cette situation est tout aussi intéressant.
Anonymat est le maître mot pour cette fille de 17ans, qui souhaite épargné la vérité sur cette honteuse double vie à ses proches. Et c'est sur ce côté drame familiale bouleversant que le film nous met une claque ou plutôt une bonne grosse fessée, une réalisation parfaitement maîtrisé de cet "enfoiré de misogyne" qui nous émouvra, nous perturbera, avec ces tensions entre membres de la famille.
Un très grand film polémique, avec son esthétisme et sa mise en scène de la prostitution sur un angle original. Des acteurs convaincants et des personnages sincères, avec une mère dégoûté, un beau-père confiant, un frère compréhensif, puis surtout notre jeune effrontée. Un épilogue parfait avec cette scène finale intrigante puis cette chute douteuse qui laisse place à la propre conviction de chaque individu.
"Pute un jour, pute toujours ?"