(Critique Flash)
Bon, on ne va pas se mentir: 3h10 de film, ça relève du défi pour le spectateur lambda, sujet passionnant ou non... Personnellement, entre 2005 et 2012, j’ai dû faire face à 2 abandons sur KO technique (vraiment pas le film à lancer en rentrant de soirée), pour finalement retenter ma chance en 2019 et arriver au bout du (très) long métrage en deux cessions d'une heure et demi...
Toutefois, difficile de jeter la pierre à Oliver Stone (Stone... Pierre... Vous l’avez ou pas?): il y a tellement peu de choses vraiment superflues ici que ce 1/8 de journée passé devant un écran s'avère assez justifié.
(à tout casser, 25 mn ont un intérêt plus discutable, elles concernent essentiellement la vie privée de Kevin Costner. Elles permettent de mieux cerner le personnage, de comprendre son implication totale dans l'affaire, son abnégation... Mais l'enquête n'était-elle pas déjà en elle-même amplement suffisante pour comprendre cela?)
Bref, un très grand film d'investigation que tout bon cinéphile doit forcément voir un jour
Avec d'habiles flashbacks qui s'entrecroisent et qui permettent de confirmer ou de remettre en question les divers témoignages. J'ai un peu envie de dire que c'est en quelque sorte le daron des films comme Usual Suspects.
sur un mystère d'Etat qui passionne et déchire l'opinion US depuis plus de 55 ans...
Après, est-ce que la théorie mise en avant par Oliver Stone est crédible? Personne d'en bas ne le saura probablement jamais... Disons qu'il y a, sans spoiler, des points assez troublants SI ils s’avèrent authentiques.
2800 documents ont été rendus publics en 2017 par la CIA, mais plusieurs centaines jugés capables de "dégâts potentiellement irréversibles pour la sécurité nationale" ont finalement été gardés secret défense... Donc soyez assurés que si quoi que ce soit permettant de valider une quelconque théorie du complot ou d'incriminer formellement quiconque existe (et que personne donc n'a fait détruire), cela se trouve dans ces fichiers auxquels personne n'aura jamais accès. La vérité est ailleurs, agent Scully!
Ajoutons-y un casting d'exception (bien que cela ne soit pas nécessairement de mon point de vue les meilleurs rôles de certains), une musique orchestrale de John Williams, et VOILÀ: un film prestigieux en route vers les Oscars avec 8 nominations, dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur... Oups, pas de chance, Le Silence des agneaux rafle cette année-là le pactole et Oliver repart les mains vides, le film n'empochant que 2 récompenses techniques (meilleure photographie et meilleur montage)... C’était clairement pas la bonne année pour être en compétition... Soyons de mauvaise foi et rejetons la faute sur la perruque assez grotesque de Tommy Lee Jones ou les sourcils prêts à s'envoler de Joe Pesci, et non sur un parti-pris trop polémique!