Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des plaines) par Maqroll
Desplechin s’attaque à son tour – après Scorsese et Cronenberg récemment, à ce monument qu’est la psychanalyse… Aucune surprise de la part d’un auteur qui semblait l’avoir toujours sous la main, à fleur de peau, tricotée sur lui et prête à servir en cas de besoin… Disons très vite que cet essai, emprunté à un écrit de l’ethnopsychanalyse Georges Devereux, est franchement réussi. La question du transfert est abordée d’une manière magistrale, de même que celle de la direction de la cure et celle (ô combien embarrassante !) de la fin de l’analyse… Mathieu Amalric est sobre, juste et profond, Benicio del Toro est émouvant et simplement monumental. La mise en scène de Desplechin est à la hauteur de toute son œuvre : légère, pertinente, éclairante… Le scénario est fouillé et travaillé dans ces moindres détails. On a un film de haute tenue qui confirme que Desplechin est sans conteste à mon avis le meilleur cinéaste français de l’heure (c’est-à-dire vivant pour ceux qui n’auraient pas compris).