J'avais bien aimé le deuxième film de Teddy Lussi-Modeste ("Le prix du succès"), du coup j'étais impatient de découvrir celui-ci, et je reste finalement un peu déçu par ce "Jimmy Rivière".
Pourtant le jeune réalisateur issu de la FEMIS est ici en terrain connu, étant lui-même originaire de la communauté gitane, avec l'histoire de ce jeune gitan en quête d'idéal, partagé entre ses passions (la boxe, sa petite amie musulmane) et les exigences de la religion pentecôtiste, lui qui vient justement de se convertir.
Le tiraillement moral au centre de "Jimmy Rivière" est loin d'être inintéressant, mais le film ne se révèle pas aussi puissant et émouvant qu'espéré (moins viscéral qu'un "Mange tes morts", par exemple), la faute à une trame narrative trop faiblarde.
Toujours soutenu par la talentueuse Rebecca Zlotowsky au scénario, Teddy Lussi-Modeste peine à proposer un récit vraiment évolutif entre le début (avec au passage une très jolie scène d'introduction) et la fin du film, qui demeure volontairement dans le flou.
Les comédiens ne sont pas toujours convaincants eux non-plus, même si le jeune Guillaume Gouix offre une prestation intense. Hafsia Herzi tente de défendre un personnage hystérique pas évident, mais j'attendais un peu mieux de Serge Riaboukine et surtout Béatrice Dalle, au rôle finalement anecdotique.
En revanche, j'ai beaucoup apprécié l'ambiance sonore électro, signée du musicien français Rob, qui contribue à suivre "Jimmy Rivière" sans déplaisir. Une œuvre originale qui porte une réflexion intéressante, mais qui manque d'épaisseur pour marquer les esprits.