Malgré un chara design approximatif, il émane de cet animé une beauté et une vérité qui nous laissent doucement pénétrer l'âme des personnages, nous renvoyant ainsi aux aléas de notre propre condition. La lenteur du scenario est compensée par l'appel à la contemplation que constituent certains plans dotés d'une minutie et d'une poésie toute nipponne. Certes, l'histoire d'amour impossible peut paraitre éculée voire déplacée dans cette dystopie où règnent chaos et barbarie. Mais n'est-ce pas le corollaire à la destruction, que l'Homme, en tout temps, a nécessité de déployer pour continuer à vivre? La dualité Bien/Mal est particulièrement bien représentée par cette armure cauchemardesque que le héros revêt et retire, complètement ou partiellement et qui prend toute son ampleur lors de la dernière scène de massacre. Jin-Roh est donc un conte teinté de réalité crue, comme seul l'Empire du soleil levant sait nous offrir, et moi j'en redemande.