Le casting nous faisait déjà tourner la tête plus que la poire de tonton au Réveillon, entre Forest Whitaker, Hugh Bonneville et Ricky Martin (au doublage du drôle matador narcissique). Et lorsqu'on voit qu'il s'agit d'un savant mélange de "magie de Noël", de comédie musicale et d'un soupçon de tragédie, on se frotte les mains et l'on trépigne... Et en effet, les acteurs s'en sortent assez bien (la jeune héroïne est pétillante), les effets spéciaux sont réussis (le fameux matador, le robot...), les costumes bigarrés et les décors de fêtes sont autant d'appels du pied à nous laisser retomber en enfance, et les plus jeunes eux-mêmes seront satisfaits de ce Jingle Jangle qui leur est destiné. Mais malgré toutes les belles qualités de ce conte de Noël, on trouve également de quoi se prendre les pieds dans le tapis : plus de deux heures de film (qui se font bien sentir), des chansons complètement oubliables dès qu'elles sont passées (il faut croire que leur co-écriture par John Legend n'était qu'une belle promesse), des chorégraphies sympas mais filmées aléatoirement (un plan de face des danseurs qui est somptueux, puis un plan au travers d'une vitre sale dont on n'y voit rien, puis un angle bizarre qui préfère filmer l'escalier plutôt que la chanteuse...). Et l'on passera sur les bons sentiments assez mielleux (l'apanage des productions de Noël) et sur un mantra "Il faut y croire" dont on a déjà eu notre dose chez Disney (on a plus que jamais besoin d'optimisme, mais de là à se réjouir de ce que l'on nous serve pour la millième fois ces morales toutes faites...). On passera aussi sur les gens qui sortent d'endroits incongrus dès qu'une personne se met à chanter (les trois hommes qui sortent du canapé...), tellement ridicule qu'on se marre comme des baleines, au grand dam du film qui est en pleine chanson tragique "j'étale mes sentiments en hurlant pendant 2min30".... Et comme de bien souvent, on tombe sur une fin absurde qui mise tout sur la magie de Noël pour faire passer le tout : non, on ne parle pas du méchant qui
se fait arrêter simplement sur la belle parole d'une gamine
(c'est Noël, passons l'éponge), mais plutôt de l'identité ultra-prévisible
de la narratrice qui est en fait Journey (devinée dès le départ) qui s'enchaîne avec des enfants qui n'avaient apparemment jamais vu l'immense usine brillante juste en face de leur fenêtre, qui se mettent à voler (et la grand-mère avec, tant qu'à y être...) comme dans Peter Pan au-dessus des sapins enneigés par -10°C en pyjama-peignoir avec une fée Clochette légèrement plus robotisée
... C'est un conte de Noël pour les enfants. On s'en tiendra là. Mais avec le potentiel qu'avait le film, on râle copieusement sur le résultat des chansons et chorégraphies médiocres, heureusement qu'il y a la jeune actrice sympathique et le matador odieux (drôle).