Je sors de la Cinex qui présentait le nouveau film de Antoine de Maximy.
Une triple mise en abyme aux versants à la fois réaliste, comique et policier ; et cette triangulation borne sur J'irai mourir dans les Carpates.
Voilà un film bien agréable, et dans lequel j'ai choisi l'angle du scopique. Et j'ai choisi, dans ma lecture du film, de faire reposer cet angle sur la réplique du personnage interprété par Alice Pol, Agnès, au sujet d'Antoine, il filme "des choses qu'il ne voit pas".
Et va se substituer à cet oeil du filmeur, qu'est Antoine, qui ne voit pas, l'oeil affûté et acéré de la monteuse, Agnès. La précision du métier du montage est honoré dans ce film, car le montage c'est procéder, tout en respectant le scénario, à l'assemblage artistique et technique des images et des sons, c'est donner au film son rythme, sa partition musicale et ses effets sonores (dixit le cidj).
C'est l'oeil de la monteuse qui va faire l'enquête face à un policier, qui lui sert de support de réflexion. Car Agnès et Laurent (Max Boublil, enfin dans un rôle où je l'apprécie) ne font qu'un personnage dont il nous ai donné de ne voie que deux de ses facettes. Oui, Antoine de Maximy reste totalement le maître de notre regard, de ce qu'il nous montre et qui nous montre ce qu'il montre mais que nous ne voyons pas toujours tout de suite.
Je confesse que mon péché mignon est de voir, revoir et re-re-re-(...)-voir les films, et quel n'est pas mon plaisir à chaque fois j'y vois une nouvelle chose, un nouvel indice, un nouveau plan, une réplique anodine qui finalement ne l'est pas, etc. Et là Antoine de Maximy semble me donner tellement raison de poursuivre mon obsession à chercher le petit détail.
Ainsi entre Blow up et Columbo, une pointe de 127 heures, J'irai mourir dans les Carpates est un film qui fait du bien, qui rend à l'image son pouvoir d'écriture et sa noblesse. C'est cette originalité dans la nébuleuse cinématographique qui le démarque pour le meilleur.
Bonne séance !